Sa mesure, son évolution et sa mise en perspective avec les émissions de GES
Dans cet onglet nous parcourons en 5 graphiques les données essentielles sur les émissions de GES et leur lien avec le climat avec une attention plus particulière pour les émissions de CO2 d’origine énergétique qui sont les plus importantes et aussi les mieux mesurées. Les données utilisées sont celles disponibles fin décembre 2023 ; elles peuvent donc être légèrement différentes de celle du livre Nucléaire contre Renouvelables, clôturé le 1er septembre 2023.
Les émissions de gaz à effet de serre dans la durée
Parcourons en 5 graphiques les données essentielles sur les émissions de GES et leur lien avec le climat avec une attention plus particulière pour les émissions de CO2 d’origine énergétique qui sont les plus importantes et aussi les mieux mesurées.
Le premier graphique représente les émissions depuis 1800 jusqu’à 2022. Pour le CO2 d’origine énergétique la source est le Global Carbon Project. Pour les autres GES d’origine énergétique et les GES non énergétiques (agriculture et déforestation) la source est le Climate Watch Historical GHG Emissions.
Pour rendre comparable toutes les émissions on utilise l’équivalent dioxyde de carbone (équivalent CO2) qui permet d’agréger les émissions de différents gaz à effet de serre sur la base de leur potentiel de réchauffement global (PRG) , en convertissant les quantités des divers gaz émis en la quantité équivalente de dioxyde de carbone ayant le même potentiel de réchauffement planétaire.
Comme on le voit les émissions de CO2 d’origine énergétique sont les plus importantes : en 2022 elles représentaient 37.50 millions de tonnes (MTCO2 eq) soit 75% du total de 49.716 MTCO2 eq. Le niveau de 2022 était en croissance de 0,9% par rapport à 2021 et la prévision du Global Carbon Project pour 2023 est une nouvelle croissance de 1,1% par rapport à 2022.
Les émissions d’autres GES d’origine énergétique représentaient 5.484 MTCO2 eq soit 11% du total et les émissions d’origine non énergétique 7.082 MTCO2 eq soit 14% du total.
Les émissions cumulées de gaz à effet de serre
Le deuxième graphique présente les émissions cumulées de GES d’origine humaines.
Fin 2022 le total cumulé des émissions de GES s’élevait à 2.680.000 MCO2 eq : plus clairement exprimé 2.680 milliards de tonnes CO2 eq. La tendance exponentielle reste claire fin 2022 et un retournement clair des émissions annuelles sera absolument nécessaire pour qu’elle s’inverse. Le point milieu, novembre 1993, est mis en évidence : le total des émissions postérieures à cette date est égal au total des émissions antérieures. En 29 ans elles ont été égales à celles des 200 ans précédents !
La concentration moyenne de CO2 dans l’atmosphère
Il est maintenant judicieux d’examiner la concentration moyenne de CO2 dans l’atmosphère telle qu’elle ressort des données de l’Organisation Météorologique Mondiale et de l’Université de Melbourne.
Pendant 10.000 ans cette concentration est restée stable à 280 parts par million (ppm) et elle était encore inférieure à 300 ppm en 1900. L’augmentation a été faible jusqu’en 1960 quand le niveau a atteint 312 ppm. Il faudra ensuite à peine 62 ans pour atteindre le niveau 417 ppm en 2022, la prévision pour 2023 étant de 419 ppm. La tendance exponentielle est ici aussi clairement visible.
Les évolutions à long terme des indicateurs-clés (PIB, énergie et GES)
Mettre dans le même l’évolution des tendances du PIB, de la consommation d’énergie fossile, des émissions de CO2 d’origine énergétique et de l’augmentation de la concentration de CO2 dans l’atmosphère par rapport à l’ère préindustrielle incite à la réflexion même si ce n’est pas sur base de ce graphique que des conclusions définitives puissent en être tirées. L’augmentation du PIB est significativement supérieure à celle de la consommation d’énergie primaire, de CO2 et de concentration de CO2. Mais l’évolution tendancielle parallèle des indicateurs de consommation d’énergie, d’émissions et de concentration de CO2 apparait clairement.
Et le graphique reprenant les émissions annuelles de CO2 d’origine énergétique, les émissions cumulées et l’augmentation de la concentration de CO2 confirme lui aussi le parallélisme des évolutions.
© Michel Allé
Décembre 2023